L’anacardier a été introduit dans les régions nord du pays
pour lutter contre la désertification. L’anacarde (noix de cajou) n’occupait
pas une place centrale à Bondoukou il y a 30 ans, car reléguée au second plan face
au binôme café-cacao. Aujourd’hui, les populations n’ont pas le choix. Avec la
disparition progressive de leurs vergers, la noix de cajou a gagné en prestige.
Dans le
District du Zanzan, l’importance de l’anacardier n’est plus à démontrer. Les
plantations s’étendant à perte de vue. L’on compte désormais sur les fruits de
cette plante pérenne.
Historique
Culture
pressentie pour être la panacée des régions pauvres de Côte d’Ivoire, aussitôt
après l’indépendance du pays, l’anacarde n’a pas reçu l’accueil attendu de la
part des populations cibles.
Introduite
d’abord dans le Nord sous la conduite du ministre Tidiane Dem, l’anacarde,
comme culture industrielle, malgré l’unité de transformation installée à
Korhogo, n’a pas connu une grande expansion. Les paysans ayant préféré le riz
et le coton, en raison du prix dérisoire du kg de la noix.
Peu de temps
après le département de Korhogo, l’Est du pays (appelé plus tard le Zanzan) a
accueilli froidement l’anacarde. Seules quelques personnes curieuses ont essayé
de la cultiver sur de petites surfaces autour de la ville de Bondoukou.
Malheureusement, l’aventure n’a pas été encouragée. Les prix du café et du
cacao valant dix fois plus celui des noix de cajou.
Les menues
surfaces plantées sont devenues de véritables forêts abandonnées aux rongeurs
et autres animaux sauvages. Tant mieux pour le reboisement des savanes, plusieurs
années durant.
Situation actuelle
Le District
du Zanzan, après avoir perdu le café et le cacao, a retrouvé le sourire grâce à
l’anacarde. Comme plante rustique, sa culture réussit partout. Pour cela,
jachères et friches sont transformées progressivement en vergers d’anacardiers.
Réduisant ainsi d’année en année les surfaces cultivables en vivriers. Il est
triste de constater, ces dernières années, qu’un grand nombre de paysans
utilisent leurs revenus tirés de la vente des noix de cajou pour
s’approvisionner en vivriers. Une réalité que la MUTAZA et l’ECODAIZ veulent
corriger en intégrant les cultures vivrières dans leur domaine d’intervention.
Le revenu
annuel d’un producteur d’anacarde ne vaut pas grand-chose à cause du faible
rendement à l’hectare. Non seulement les normes techniques culturales
conseillées ne sont pas respectées, mais aussi l’inorganisation des planteurs
fait de ceux-ci des proies faciles pour les acheteurs peu scrupuleux, qui imposent
des prix bas. Dévoyant ainsi les principes du commerce équitable.
Le camion de l'ECODAIZ prêt à acheminer les sacs d'anacarde d'Abidjan à Bondoukou |
L’ECODAIZ a
pris le taureau par les cornes. Grâce à cette structure, les choses ont bougé
positivement. L’an dernier, la coopérative a collecté et vendu près de 500
tonnes de noix de cajou. Environ 100 millions de francs CFA ont été distribués
aux paysans.
Les dirigeants de l’ECODAIZ sont conscients que le
chiffre d’affaire annuel peut doubler. A condition que les noix brutes soient
transformées localement, au moins en produit semi-fini. La transformation aura
l’avantage de donner une valeur ajoutée aux amandes. Avant d’en arriver là, il
faut des unités de décorticage d’une capacité comprise entre 1500 et 5000
tonnes par an. La construction d’un entrepôt (300 à 600m²) est donc nécessaire.
En effet, une conservation de la noix de cajou en parfait état dépend de son
bon entreposage. Depuis 2013, un grand magasin de stockage est en construction.
Coût des travaux de construction, environ 60 millions de francs. Le bâtiment
aura une capacité d’entreposage d’au moins 500 tonnes.
Un magasin de stockage d'anacarde d'une capacité de 500 tonnes en construction à Bondoukou |
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